Les marais à poissons
Les marais piscicoles du Talmondais couvrent environ 850 hectares des 950 de zones humides saumâtres ou salées bordant l’estuaire du Payré et s’étalent sur trois communes : Talmont-Saint-Hilaire, Jard-sur-Mer et Saint-Vincent-sur-Jard ; encore faudrait-il, pour être complet, y rajouter quelques dizaines d’hectares de marais doux et une centaine de prés salés, pour partie émaillés de claires basses, abandonnées pour l’essentiel. Ces marais s’organisent autour de trois rivières par lesquelles l’eau salée remonte au mieux sur environ 6 kilomètres. Sur sa partie basse, où les deux affluents principaux se joignent en un exutoire commun, ostréiculture et tourisme se partagent l’espace.
Une structure originale
À côté des anciennes salines recreusées, au profil géométrique, les marais traditionnels offrent une structure étrange « en peigne ».
Contrairement à d’autres systèmes de marais, ici, on a cherché à faire remonter l’eau salée le plus loin possible dans les terres et à privilégier un maximum d’eau pour un minimum de terre.
Tout autour du marais, une digue protège de la montée de la mer ; sans elle, l’eau couvrirait tout le marais et atteindrait les villages qui sont édifiés tout au long des chenaux qui prolongent l’estuaire.
Les digues sont alors percées de part en part et des portes (ou « essailles ») en régulent les passages d’eau. Ils sont habituellement édifiés en pierres et un système de planches superposées et amovibles en règle les niveaux : c’est là que commence vraiment le marais à poissons.
À l’entrée, un système de pièges en forme d’entonnoir laisse entrer les poissons provenant de la mer et les empêche de ressortir. Le marais est constitué de cordes (des pièces d‘eau allongées) entourées de langues de terre, les bossis. À la corde principale, font suite des cordes secondaires en peigne ; c‘est là que les poissons vivent et grandissent. Enfin, loin de l’entrée, on a creusé des fosses où le poisson hiverne, protégé du gel ; souvent, elles sont en contact avec la nappe phréatique plus chaude pour offrir aux poissons une température plus acceptable.